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Le musée vivant de la danse grecque

Scholiou 8, Plaka, GR-10558 Athènes, Grèce
tél. (30.210) 3244395,  fax (30.210) 3246921,  www.grdance.org ; mail@grdance.org

Le théâtre Dora Stratou à Athènes est une institution unique en son genre dans le monde entier, avec des activités variées, toutes centrées autour de la danse grecque. En tant que théâtre, il diffère de tous les autres théâtres, et en tant que compagnie de danse, il diffère des autres compagnies de danse. C’est en outre un organisme de formation et de recherche, aussi bien qu’un musée vivant de la danse grecque.

L’association “Danses grecques – Dora Stratou”

Cette association a été fondée en 1953 par Dora Stratou qui a été sa présidente jusqu’en 1983. Madame Stratou était fille d’un premier ministre et soeur d’un ministre. Elle avait étudié le chant lyrique. Elle a réussi à obtenir l’aide de l’Etat et des particuliers dans le but de créer “un musée vivant pour la danse grecque”, qui par la suite s’est ouvert à d’autres activités. Elle considérait la préservation des danses comme une preuve de la continuité de la culture grecque depuis l’Antiquité.

Les membres de l’association sont des personnes qui ont offert une aide considérable au théâtre dans leurs diverses qualités professionnelles, scientifiques ou autres. Parmi les membres, dont le nombre est inférieur à cent, se trouvent des chercheurs distingués dans l’étude de la culture traditionnelle, en majorité des enseignants d’universités grecques et étrangères. L’assemblée générale a lieu tous les trois ans, afin d’élire les sept membres du Conseil dirigeant, et une fois par an pour entendre le rapport du Conseil. Le Président du Conseil assure la direction, représente et engage l’association.

Le Président en fonction depuis 1987 est Alkis Raftis, diplomé de quatre universités et ancien professeur de l’Université de Patras et de l’Université de Paris. Il est président du Conseil International de la Danse CID auprès de l’UNESCO, l’organisation au sommet pour toutes les formes de danse dans tous les pays du monde. M. Raftis parle six langues et a publié plus de vingt livres et un grand nombre d’articles en diverses langues; il est un spécialiste reconnu dans le domaine de l’histoire de la danse.

La collection de costumes

Par l’achat de costumes anciens dans les villages durant trente ans, Dora Stratou a pu doter le théâtre de la collection la plus importante dans son genre: plus de 2.000 costumes traditionnels complets de toutes les régions, une collection de bijoux, ainsi qu’un grand nombre d’objets variés et d’accessoires (chaussures, masques, épées, foulards, clochettes, etc.) fabriqués dans les villages. La plupart de ces costumes ne pourraient pas être confectionnés actuellement, car les tissus et les artisans n’existent plus.

Cette collection de pièces de musée constitue en même temps le vestiaire du théâtre; mais, par opposition aux autres musées, ces costumes sont portés, ils vivent sur la scène, et exigent maintenance et sécurité constantes. Environ 1.000 costumes sont présentés aux spectacles durant chaque saison. Les danseurs apprennent comment les enfiler, comment utiliser les foulards pour les différentes coiffes caractéristiques de chaque région, et comment les ranger correctement. Des habilleuses spécialisées aident les danseurs à se vêtir et assurent l’entretien des costumes, le nettoyage et les réparations. Quelques costumes sont extrêmement lourds, d’autres sont ornés de broderies en fil d’or.


Les danses et la musique

Un autre exploit de Dora Stratou fut qu’à une époque où tous, que ce soit en Grèce ou à l’étranger, trouvaient normal d’apprendre les danses avec un moniteur – c’est-à-dire altérées – elle invitait à son théâtre des groupes de villageois. Ils présentaient sur scène les danses de leurs aïeux et ils les montraient aux danseurs de la troupe, qui continuent à les exécuter fidèlement aujourd’hui. Mme Stratou a été la seule à chercher l’original quand tous les autres puisaient des idées chorégraphiques dans les représentations de compagnies étrangères du type Moisseiev.

Ainsi s’est créé une “école” de l’approche de la danse paysanne et ce théâtre est devenu la pépinière d’innombrables danseurs qui par la suite ont créé des troupes régionales et ont transmis l’attachement à la version originale des danses, aisni qu’à leur présentation avec respect et modestie.

Une approche tout aussi originale a été suivie en ce qui concerne la musique. Le théâtre a fait appel aux meilleurs musiciens locaux, qui pour la plupart n’étaient jamais sortis de leurs villages respectifs. Les chanteurs et instrumentistes qui figurent aujourd’hui au palmarès de la musique populaire sont passés d’abord par le Théâtre Dora Stratou.

La compagnie se vante aussi de ne compter ni chorégraphe ni maître de danse; elle est simplement composée de danseurs. Ses vrais maîtres sont les danseurs traditionnels qui lui ont montré les danses de leurs grands parents, soit à leurs propres villages soit au sein du théâtre. Aucune grande compagnie dans le monde ne fonctionne de cette façon. Toutes les danses sont présentées de la même manière, telles qu’elles ont été montrées par leurs porteurs naturels, avec un minimum d’adaptation scénique. Les nouveaux danseurs apprennent les danses par la voie traditionnelle: ils copient le style local par le simple fait de danser avec les danseurs plus anciens durant les répétitions.

Dans la danse grecque, les pas sont relativement simples mais l’essentiel se trouve dans le style d’exécution, qui varie considérablement d’un endroit à l’autre et est difficile à reproduire. Pour acquérir le style local, plusieurs années sont nécessaires à un danseur expérimenté; il doit également danser sur une musique de qualité et être entouré de bons danseurs locaux afin d’en être impregné. Le meneur de la chaîne a le rôle primordial: étant en contact avec les musiciens, il donne le ton de l’interprétation et transmet le style particulier aux autres danseurs.

Le théâtre

Sur la colline de Philopappos, couverte de pins et face à l’Acropole, un théâtre en plein air de 900 places assises a été construit spécialement pour la compagnie “Dora Stratou”. La scène a été conçue par le fameux peintre grec Spyros Vassiliou. En plein centre d’Athènes mais loin des bruits de la ville moderne, la troupe a trouvé l’endroit idéal pour la présentation d’un spectacle qui traduit le mieux l’âme grecque. La scène est très large, afin de permettre la libre évolution des danseurs, juste comme sur la place d’un village ou une aire de danse. Dans les 25 hectares de jardin qui entourent le théâtre, fût aussi construite une grande salle pour les répétitions en hiver, les cours et les ateliers.

La compagnie

La compagnie est composée de 50 danseurs: 25 hommes et 25 femmes. En outre, elle comporte des danseurs de régions d’un style très marqué, telles que la Crète ou la Mer Noire, qui exécutent seulement leurs propres danses, ainsi que des danseurs invités d’autres régions. Il y a 10 postes vacants chaque année pour une centaine de candidats, danseurs principaux de groupes régionaux, qui se présentent au mois de janvier. Ces derniers dansent avec la compagnie, jusqu’à ce que finalement les plus compétents soient intégrés en avril. La compagnie comporte aussi 15 musiciens permanents et deux chanteurs.

La compagnie répète chaque soir durant une heure et demi, avec les musiciens. Aucune musique enregistrée n’est utilisée pour danser, afin de maintenir le rapport personnel entre musiciens et danseurs, caractéristique inhérente à la culture traditionnelle. Les musiciens ont accès aux vieux enregistrements conservés dans les archives, pour vérifier l’exécution correcte du style particulier de chaque région.

Durant l’hiver, la plupart des danseurs animent des groupes de quartier. Par le fait de danser quotidiennement toute l’année, ils apprennent constamment et se maintiennent en forme. Tous les danseurs et les musiciens ont un travail le matin pour assurer leur existence, car ils ne perçoivent qu’une petite allocation pour frais.

Plusieurs membres de la troupe ont servi ce théâtre des décennies durant, en commençant par un violoneux qui y joue depuis 42 ans. Quelques uns sont pratiquement nés dans la troupe, puisque leurs parents se sont produits là. Beaucoup se sont mariés entre eux et y amènent leurs enfants, car la présence quotidienne inspire le dévouement et impose un mode de vie particulier.


Les spectacles

Un grand nombre de personnalités du spectacle et de la science ont contribué à l’élaboration du spectacle. Mme Stratou a mis l’accent sur la qualité en donnant le plus grand soin aux petits détails et à la fidélité aux sources traditionnelles. Elle a compris que les danses grecques se distinguent pour leur aspect rituel, plutôt que leurs mouvements spectaculaires. C’est un fait qui échappe à la plupart des animateurs de troupes folkloriques, même aujourd’hui.

L’ampleur du répertoire est vaste: environ 80 villages, îles ou régions peuvent être représentés, chacun avec ses propres costumes, ses musiques et ses danses. A titre de comparaison, le répertoire d’un groupe de danse folklorique moyen comporte au plus une dizaine de régions. Le nombre total des danses dans le répertoire est environ trois cents. Le programme change toutes les deux semaines afin que le plus grand nombre de régions puisse être présenté au cours de la saison.

Le spectacle se déroule depuis la fin du mois de mai jusqu’à la fin du mois de septembre, mercredi à vendredi à 21.30 heures, samedi et dimanche à 20.15 heures; lundi et mardi relâche, soit environ 120 séances par an. Jusqu’à présent 6.000 spectacles ont été donnés, suivis par 3.000.000 spectateurs. Durant l’hiver, la troupe se produit parfois à l’étranger, généralement dans le cadre d’événements organisés par le gouvernement, jamais à des festivals. Elle a visité 22 pays et a reçu un grand nombre de distinctions, notamment le prix de l’Académie d’Athènes et celui de l’Institut International du Théâtre.


L’école

D’octobre à avril, se déroulent des cours de danse pour débutants, avancés et enfants. Chaque cours dure une heure et demi, une fois par semaine, durant trois mois. Deux enseignants assurent chaque cours, un homme et une femme, choisis parmi les danseurs de la compagnie les plus anciens, mais quelquefois d’autres danseurs de la troupe y participent pour leur propre plaisir. Là, on utilise de la musique enregistrée, choisie dans le répertoire du théâtre. Au début, les élèves reçoivent une cassette avec la musique et un dossier avec des informations sur la danse traditionnelle.

Des ateliers sont proposés aux animateurs de groupes folkloriques, sur la méthodologie de la recherche, l’enseignement de la danse folklorique, et la mise en scène de spectacles. Chaque semaine se déroule une conférence, par un spécialiste invité. Les sujets ont trait aux coutumes de danse, à la musique, aux costumes, et à différents aspects de la danse. L’entrée est libre et le public participe à une discussion avec le conférencier, ou le suit après à la taverne la plus proche. Parfois, à la place d’une conférence, un groupe de musiciens peut être invité à se produire.

D’autres ateliers sont organisés où un groupe de personnes d’un village est invité à présenter ses danses, ses coutumes et sa culture locale. Ils dansent, chantent, jouent de la musique, racontent des histoires et discutent avec les participants de l’atelier. Ils apportent leurs vieux costumes locaux, leurs photographies et leurs instruments de musique. Quelquefois ils apportent du vin et des spécialités culinaires locales pour tout le monde. Un chercheur ayant effectué des recherches dans ce village est aussi présent, donnant les indispensables informations de base.

Durant l’été, des ateliers de danse en anglais se déroulent dans le théâtre. Chacun dure une semaine à raison de quatre heures chaque après-midi, avec des conférences et des visites dans les musées d’art populaire le matin. Des animateurs de groupes folkloriques étrangers suivent ces cours, ou invitent les danseurs à animer des ateliers chez eux durant l’hiver.

Les archives et les publications

En filmant les groupes de village qui se sont produits dans le théâtre, aussi bien que des manifestations au cours de recherches sur le terain, un dépôt d’archives unique par sa taille et son importance s’est constitué. Ces archives servent aujourd’hui à vérifier que des danses présentées ne divergent pas de l’original. Une bibliothèque spécialisée, composée de 10.000 livres et articles sur la danse, l’ethnographie et autres sujets limitrophes, sert aussi d’appui à la recherche.

Des archives aussi riches sont conservées pour la musique. Les enregistrements sur le terrain, aussi bien qu’une collection de disques de musique traditionnelle, sont continuellement enrichis. Des enregistrements en studio ont donné la plus grande série existante dans la musique traditionnelle: 50 disques LP et CD avec des chants et des danses de toutes les régions. Les publications comptent aussi une série de livres en plusieurs langues, des programmes, des cartes postales, des posters, des vidéocassettes et des tee-shirts.

L’administration, les costumes et les archives sont installés dans un immeuble de cinq étages à Plaka, la vieille ville d’Athènes, aussi bien qu’un atelier d’entretien des costumes, une salle d’expositions et une salle de conférences. Le théâtre prend en charge la fabrication de costumes, copies simplifiées des ses originaux faits sur commande pour les groupes folkloriques. Il vient en aide aux réalisateurs de films, directeurs de théâre, chorégraphes et créateurs de costumes, dans la mise en scène de spectacles sur la vie traditionnelle.

Dans le même immeuble se trouvent aussi les bureaux de la Section Athènes du CID ainsi que le bureau du président du Conseil International de la Danse auprès de l’UNESCO. Les professionnels de la danse les plus importants appartiennent à cette organisation mondiale, qui possède des sections dans 150 pays. La Section grecque a ses propres activités, telles la publication d’une revue, l’aide technique aux compagnies et groupes de danse etc., qui s’étendent à tout le pays.

La recherche

Les archives initialement constituées par Dora Stratou (films, enrégistrements, photographies, notes etc.) sont maintenant enrichies par de nouvelles recherches, de sorte que chaque chercheur peut découvrir dans le même immeuble une richesse unique de ressources. Un groupe d’études sur la danse grecque antique fonctionne indépendamment au sein du théâtre, offrant des cours, des ateliers et des expositions.

Durant ces dernières années, plus de 40 programmes de recherche ont été mis en route, utilisant une méthodologie ethnographique ou sociologique, sous la direction du professeur Alkis Raftis. Ils comprennent plusieurs thèses de doctorat, des dissertations post-universitaires, des mémoires de diplôme par des étudiants d’universités grecques et étrangères, et des travaux de folkloristes amateurs. En outre, beaucoup d’autres étudiants et chercheurs viennent chercher des documents ou des conseils. Les dirigeants de groupes folkloriques demandent fréquemment différents renseignements. Ainsi, ce théâtre est le point central de recherches et de rencontres de toute personne s’intéressant à la danse grecque.


Sur la colline Philopappou, face à l’Acropole, se trouve le théâtre-jardin Dora Stratou. C’est là que chaque soir les cultures régionales sont animées par 75 danseurs, chanteurs et musiciens. Des chants, des instruments populaires et des danses en costumes locaux authentiques offrent un spectacle éblouissant et témoignent de la continuité ininterrompue de traditions séculaires.

Représentations de mai à octobre; mercredii à samedi à 21.30 heures, dimanche à 20.15 heures; lundi et mardi relâche. Pas de réservation nécessaire.

Renseignements: tél. 210.324.4395 (09.00-16.00), tél. 210.921.4650 (à partir de 19.30), fax 210.324.6921. Bureaux: 8 rue Scholiou, Plaka, 10558 Athènes,

mail@grdance.org       www.grdance.org


Théâtre de Danses “Dora Stratou”
8 rue Scholiou, Plaka, GR-10558 Athènes, Grèce
tél. (30)210.324.4395, 210.921.4650;  fax (30)210.324.6921
mail@grdance.org             www.grdance.org